Chapitre "Zéro": Les débuts
En 1831 quatre verreries francaises, Baccarat, St.
Louis, Choisy-le-Roi et Bercy, s'unissent en une association de vente et chargent une maison parisienne (d'abord "Barbier, Launay et Cie.", depuis 1833 "Launay Hautin et Cie.
") de la distribution de leurs produits. À la fin des années cinquante (après la dissolution de la raison sociale) le siège parisien de la firme, situé au 30, rue de Paradis-Poissonnière a été repris par Baccarat et St. Louis seuls.
Il est probable que dès le début il existait des catalogues pour accélérer la vente. Le premier catalogue conservé date du mois d'aot 1834. Trois de ces catalogues, excellents du point de vue graphique, se trouvent en Allemagne: l'un (qui a aussi été utilisé par Pazaurek et Franke) à la Kunstbibliothek à Berlin ("Bibliothèque de l'art"), les deux autres étant (depuis peu) en possession de Monsieur Geiselberger.
L'assortiment est immense. Il y a des milliers
d'objets de verre pour la table raffinée, de la salière au candelabre. Assiettes, coupes à pied ou verres à pied sont souvent proposés dans sept tailles différentes. La plûpart des objets existe dans plusieurs
décors, qui imitent des éléments de l'architecture gothique ou des ornements de la renaissance, du baroque ou du rococo.
Le fond "sablé", sur lequel posent les
ornements en relief, est caractéristique pour ces premiers objets. Il est probable, qu'ainsi on voulait couvrir des défauts dans le verre.
Ces trois catalogues, dont uniquement celui de Berlin
est daté – à savoir "1er Février 1840" – (mais qui contient quelques feuilles allant jusqu'aux années trente en arrière) – sont le fondement de la section "Zéro", qui va suivre; ils justifient en quelque sorte la date dans le titre de mon site web. Il s'agit pour ainsi dire
"d'incunables" du verre moulé dans un double-sens: concernant et les catalogues et les quelques douzaines d'objets de verre moulé, qui vont tre présentés par la suite.
Cependant la prudence s'impose quant à la date de
fabrication de certaines pièces. Beaucoup de formes et de décors ont été produits pendant des années, voire des décennies; des anciens moules de pression ont été revendus à d'autres verreries. Dans les catalogues des verreries suédoises après 1850 apparaissent p. ex. quelques pièces, que nous connaissons des catalogues de Launay Hautin. Néanmoins j'ai attribué à des verreries franaises les pièces de ma collection qui sont particulièrement lourdes, dont le verre est specialement clair, limpide et sans défaut et dont le décor est travaillé de faon aiguisée, lorsqu'elles apparaissent chez Launay Hautin.
Post Scriptum
L'invasion du marché par des articles de verre moulé à
bas prix avait des conséquences désastreuses pour l'industrie du verre, en particulier pour le raffinage, c'est à dire la taille.
Cela entranait des baisses de prix jusqu'à 200 pour
cent (Pazaurek, p. 36) – et une note de Karl Marx dans "Le Capital". Cependant il y avait une manufacture, qui utilisait la popularité des nouveaux produits à sa faon: La
Manufacture de porcelaine de Meissen
éditait une nouvelle série de vaisselle blanche avec un décor en relief et très peu de dorures; entre 1831 et 1855 cette série était devenue une réussite de vente et un succès de l'exportation: elle rapportait pendant maintes années la moitié du bénéfice annuel.
Pour cela la manufacture copiait les produits de verre
moulé des verreries françaises, belges et probablement aussi américaines, et elle produisait ses services de la même manière que les fabricants de verre, à savoir par moulage de pression. Le décor n'était pas peint mais pressé comme relief bas; uniquement la dorure était encore appliquée à la main.
Deux exemples sont exposés dans cette section.
Évidemment le relief n'apparat pas aussi nettement que sur le verre, et il fallait que le décor soit sur le dessus des assiettes pour faire de l'effet.
Nullserie (Pages Allemand Section “Zero”)
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