Les Boîtes de07

Le 4ème Chapitre: les Bo îtes

Des boîtes de sucre et des coupes à sucre (le plus souvent comme coupe à pied) se trouvaient dès le début dans les programmes de verre moulé.

Chez Baccarat et St. Louis elles font partie des services, mme si dans les catalogues elles occupaient parfois déjà une page à elles toutes seules (v. catalogue Launay Hautin environ 1840, planche 26). Elles sont bombées et rondes ou ovales, et elles ressemblent encore à leurs prédécesseurs soufflés. Pour les sucriers les deux verreries vont largement conserver, mme à l'avenir, le langage de forme classique.

C'est alors que sonne l'heure de Vallérysthal. Je crois que depuis les années 90 du XIXème siècle aucune des verreries européenne a développé un assortiment aussi grand et une pareille diversité de sucriers que Vallérysthal (et Portieux).

En 1913 Val St. Lambert proposait dans son catalogue 76 sucriers (avec variantes 102). Mais le plus souvent il s'agit de formes traditionnelles – en boule, avec ou sans pied, tige courte ou longue – dont au moins une est la copie d'un sucrier de Vallérysthal et Portieux: v. planche 94, no. 24; ma collection no. 4.030.

Les sucriers de Vallérysthal démontrent les possibilités réelles de la technique de pressage par rapport au travail du souffleur de verre.

Les formes et décors de beaucoup d'époques de l'art et d'autres domaines artisanaux servaient de modèle. Le matériau transparent devenait opaque et ressemblait alors à la porcelaine ou la céramique. La forme de bote était reprise des orfèvres. Avec l'imitation des fruits et la tte de chou on se reportait aux modèles de l'art de céramique. On dorait ou colorait les pièces comme on le faisait avec la porcelaine ou la faence. Pour certains sucriers il y avait six décors "colorés à froid".

Les éléments entièrement en relief (chiens, oiseaux, écureuils, poulets etc.) sont naturalistes et modelés avec une grande précision.

On utilise aussi bien des ornements classiques comme la feuille d'acanthe, la rocaille ou les volutes que des ornements naturalistes: des cérises, feuilles, branches.

Les formes et décors de certains sucriers sont influencés par l'art nouveau.

Ce qui me semble le plus étonnant c'est que la plupart de ces objets sont restés dans le programme près d'un demi siècle, comme le démontre une comparaison des catalogues de Portieux de 1894 et 1933.

Cela est certainement aussi en rapport avec le développement de l'industrie de sucre et la baisse de prix d'un ancien produit de luxe, qu'il ne fallait plus importer des colonies, mais qui était produit en grande quantité partout en Europe.

J'ai relevé les chiffres suivants d'une des publications du Zuckermuseum (Musée du Sucre) à Berlin afin de démontrer comment au courant du XIXème siècle le sucre, servi comme produit de luxe dans des sucriers argentés et fermés à clé, est devenu un simple aliment: lorsqu'aux environs de 1850 le sucre de betterave s'est définitivement imposé au détriment du sucre de canne, le prix de gros pour 100 kg de sucre s'élevait à 59 mark, alors qu'en 1900 il ne cotait plus que 19,44 mark. En Europe, la consommation annuelle par personne était de 2 kg aux environs de 1850, de 11 kg en 1895 et de 20 kg en 1913.

Beaucoup de sucriers, conus et produits à Vallérysthal et Portieux, ont été exporté dans le monde entier. Autrement, comment trouverait-on autant de collections de milk glass (verre opaque) aux États Unis (v. le beau livre de Chiarenza et Slater) et comment pourrait-on toujours et encore acheter par eBay de vieux sucriers "marked Vallérysthal" à Honkong.

Les Boîtes (Dosen - Pages Allemand)

 

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